Votre souffrance dope le commerce. Dans notre jargon, on l’a baptisée « la déception post-achat ». Il vous faut d’urgence un produit, mais dès que vous le possédez, il vous en faut un autre. L’hédonisme n’est pas un humanisme: c’est du cash-flow. Sa devise? «Je dépense donc je suis. » Mais pour créer des besoins, il faut attiser la jalousie, la douleur.

 

Autres citations

 

« La fortune personnelle de Bill Gates équivaut au PIB du Portugal. Celle de Claudia Schiffer est estimée à plus de 200 millions de francs. 250 millions d’enfants dans le monde travaillent pour quelques centimes de l’heure. » p. 276

 

« Barbie vend deux poupées par seconde sur terre. 2,8 milliards d’habitants de la planète vivent avec moins deux dollars par jour. 70% des habitants de la planète n’a pas le téléphone et 50% pas l’électricité. Le budget mondial des dépenses militaires dépasse 4000 milliards, soit deux fois le montant de la dette extérieure des pays en voie de développement. » p. 276

 

« Le chiffre d’affaires de General Motors (168 milliards de dollars) équivaut au PIB du Danemark. »

P. 278

 

« En 1998, chaque ménage français a dépensé en moyenne 640 francs (136 $) par semaine pour son alimentation. Coca-Cola vend un million de cannettes par heure dans le monde. Il y a vingt millions de sans-emploi en Europe. » p. 275

 

« On estime que 25% de toutes les espèces animales pourraient être rayées de la surface du globe avant 2025. » p. 277

 

« Tous les jours, les 200 plus grandes fortunes du monde grossissent de 500 dollars par seconde. » p. 277

 

« Bientôt les pays seront remplacés par des entreprises. On ne sera plus citoyen d’une nation mais on habitera des marques : on vivra en Microsoftie ou à Mcdonaldland; on sera Calvin Kleinien ou Pradais. » p. 266

 

« La fin du monde aura lieu dans cinq milliards d’années, et quand le soleil éclatera, la Terre sera brûlée comme une pomme de pin par un lance-flammes. » p. 278

 

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Tout est provisoire: l’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi. La mort est tellement inéluctable qu’elle prend tout le monde par surprise. Comment savoir si cette n’est pas la dernière? On croit qu’on a le temps. Et puis, tout d’un coup, ça y est, on se noie, fin du temps réglementaire. La mort est le seul rendez-vous qui ne soit pas noté dans votre organizer.

 

Tout s’achète: l’amour, l’art, la planète Terre, vous, moi. J’écris ce livre pour me faire virer. Si je démissionnais, je ne toucherais pas d’indemnités. Il me faut scier la branche sur laquelle mon confort est assis. Ma liberté s’appelle assurance chômage. Je préfère être licencié par une entreprise que par la vie. CAR J’AI PEUR. Autour de moi, les collègues tombent comme des mouches: hydrocution dans la piscine, overdose de cocaïne maquillée en infarctus du myocarde, crash de jet privé, cabrioles en cabriolet. Or cette nuit, j’ai rêvé que je me noyais. Je me suis vu couler caresser les raies manta, les poumons remplis d’eau. Au loin, sur la plage, une jolie dame m’appelait. Je ne pouvais lui répondre car j’avais la bouche pleine d’eau salée. Je me noyais mais ne criais pas au secours. Et tout le monde faisait pareil dans la mer. Tous les nageurs coulaient sans appeler à l’aide. Je crois qu’il est temps que je quitte tout parce que je ne sais plus flotter.

 

Tout est provisoire et tout s’achète. L’homme est un produit

comme les autres, avec une date limite de vente. Voilà pourquoi j’ai décidé de prendre ma retraite à 33 ans. C’est, paraît-il, l’âge idéal pour ressusciter.

 

Je me prénomme Octave et m’habille chez APC. Je suis publicitaire: eh oui, je pollue l’univers. Je suis le type qui vous vend de la merde. Qui vous fait rêver de ces choses que vous n’aurez jamais. Ciel toujours bleu, nanas jamais moches, un bonheur parfait, retouché sur PhotoShop. Images léchées, musiques dans le vent. Quand, à force d’économies, vous réussirez à vous payer la bagnole de vos rêves, celle que j’ai shooté dans ma dernière campagne, je l’aurai déjà démodée. J’ai trois vogues d’avance, et m’arrange toujours pour que vous soyez frustré. Le Glamour, c’est le pays où l’on n’arrive jamais. Je vous drogue à la nouveauté, et l’avantage avec la nouveauté, c’est qu’elle ne reste jamais neuve. Il y a toujours une nouvelle nouveauté pour faire vieillir la précédente. Vous faire baver, tel est mon sacerdoce. Dans ma profession, personne ne souhaite votre bonheur, parce que les gens heureux ne consomment pas.           

Zone de Texte: Le plaisir de lire

Octave est le maître du monde. Octave exerce en effet la profession lucrative de rédacteur publicitaire: il décide aujourd’hui ce que vouloir demain.

Octave est un mort-vivant, couvert d’argent, de filles et de cocaïne. Un jour, il se rebelle. Le doué Octave déjante. La cliente idéale? « Une mongolienne de moins de cinquante ans. » Les nababs de la publicité? « Ils mènent la troisième guerre mondiale. »

Ce livre décrit le monde merveilleux de la communication moderne : un monde où l’on dépense des milliards de francs pour donner envie à des gens qui n’en ont pas les moyens d’acheter des choses dont ils n’ont pas besoin.

Zone de Texte: Les premiers paragraphes du roman 
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