BÉNÉDICTION

 

LORSQUE, par un décret des puissances suprêmes,

Le Poète apparaît en ce monde ennuyé,

Sa mère épouvantée et pleine de blasphèmes

Crispe ses poings vers Dieu, qui la prend en pitié

 

LE SOLEIL

 

Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures

Les persiennes, abri des secrètes luxures,

Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés

Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,

Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime,

Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,

Trébuchant sur les mots comme les pavés,

Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.

 

ÉLÉVATION

 

AU-DESSUS des étangs, au-dessus des vallées,

Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,

Par delà le soleil, par delà les éthers,

Par delà les confins des sphères étoilées,

 

CORRESPONDANCES

 

LA Nature est un temple où des vivants piliers

Laissent parfois sortir de confuses paroles;

L’homme y passe à travers des forêts de symboles

Qui l’observent avec des regards familiers.

 

J’aime le souvenir de ces époques nues,

Dont Phoebus se plaisait à dorer les statues.

Alors l’homme et la femme en leur agilité

Jouissaient sans mensonge et sans anxiété,

Et, le ciel amoureux leur caressant l’échine,

Exerçaient la santé de leur noble machine.

      

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Zone de Texte: Le plaisir de lire

« Moi, mon âme est fêlée », disait Baudelaire, le cœur serré d’angoisse. Le mal, la laideur et la bêtise l’oppressaient. Il lutta par le rêve et l’ironie. Fermant ses volets, il appareille vers un monde enivrant où les parfums, les couleurs et les sons se répondent. Il construit, au-delà des mers, des féeriques palais peuplés de femmes voluptueuses et de chats mystérieux. Il descend en enfer pour y chercher des fleurs. Du mal, il extrait la beauté et de l’incessant malheur les minutes heureuses.

Zone de Texte: Les premières strophes de poèmes

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