Il s'agit d'un pièce absurde qui raconte l'histoire d'un roi qui vit les derniers moments de sa vie dans un royaume qui vit la même agonie.

 

Il y avait une fois un roi très vieux et très puissant et qui était si occupé qu’il avait fini par croire au présent perpétuel. Mais le roi devient vieux et malade et on peut suivre son enfoncement progressif dans l’immobilité funèbre, le dérèglement d’une conscience, qui se réfugie dans les souvenirs, les remords et les regrets, avant d’entrer dans la résignation…

 

Le Roi se meurt raconte la lente dégradation d'un homme, le roi Bérenger; et son chemin vers la mort. Dans la première partie de la pièce, trop fatigué, il ne peut même plus monter sur son trône et hésite entre la révolte et le désespoir. Dans la dernière tirade de la pièce, sa femme, Marguerite, l'aide à franchir l'ultime étape.

Zone de Texte: Le plaisir de lire
Zone de Texte: Théâtre

LE GARDE, annonçant.  

Sa Majesté, le roi Bérenger Ier. Vive le Roi !

Le Roi, d’un pas assez vif, manteau de pourpre

couronne sur la tête,  sceptre en main, traverse le

plateau en entrant par la petite porte gauche

et sort par la porte de droite au fond.

 

LE GARDE, annonçant.

Sa Majesté, la reine Marguerite, première épouse

 du Roi, suivie de Juliette,

femme de ménage et infirmière

de Leurs Majestés. Vive La Reine ! 

 

Marguerite, suivie de Juliette, entre par la

porte à droite premier plan et sort par la grande

porte.

 

LE GARDE, annonçant.

Sa Majesté, la reine Marie, seconde épouse du Roi,

 première dans son cœur, suivie de Juliette,

 femme de ménage et infirmière de Leurs Majestés. Vive la

 Reine !  

 

La reine Marie, suivie de Juliette, entre par

 la grande porte à gauche et sort avec Juliette

 par la porte à droite premier plan. Marie semble

 plus attrayante et coquette que Marguerite.

Elle porte la couronne et un manteau de pourpre.

Elle a, en plus, des bijoux. Entre, par la porte du fond à gauche, le Médecin.

 

LE GARDE, annonçant.

 

Sa Sommité, monsieur le Médecin du Roi, chirurgien, bactériologique, bourreau et astrologue à la Cour.

(Le Médecin va jusqu’à milieu du plateau

puis, comme

 s’il avait oublié quelque chose, retourne sur ses

pas et sort par la même porte. Le Garde reste silencieux

 quelques moments. Il a l’air, fatigué. Il pose sa halle-

barde contre le mur, souffle dans ses mains pour les

 réchauffer.)  Pourtant, c’est l’heure où il doit faire

 chaud. Chauffage, allume-toi. Rien à faire, ça ne

marche pas. Chauffage, allume-toi. Le radiateur

 reste froid. Ce n’est pas ma faute. Il ne m’a dit

 qu’il me retirait la délégation du feu ! Officiellement,

 du moins. Avec eux, on ne sait jamais. (Brusquement,

 il reprend son arme. La reine Marguerite fait de

nouveau son apparition par la porte du fond à gauche.

Elle a une couronne sur la tête, manteau de pourpre pas très frais. Elle a sans âge, elle a un air plutôt

sévère. Elle s’arrête au milieu du plateau sur le devant.

(Elle est suivie de Juliette.) Vive la Reine !

 

MARGUERITE, à Juliette, regardant autour d’elle

Il y en de la poussière. Et des mégots par terre.

 

JULIETTE

Je viens de l’étable pour traire la vache, Majesté.

Elle n’a presque plus de lait. Je n’ai pas eu le temps de nettoyer

 le living-room.

 

MARGUERITE

Ceci n’est pas un living-room. C’est la salle du trône. Combien de fois dois-je te le dire ?

 

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