Par la suite ce fut au Dr Northridge d’être empêché. Vous savez ce que c’est. Il avait été mandé au chevet du shah d’Iran, à New-York, à propos d’un cancer de l’oesophage et d’une rate trop dilatée. Les chefs d’État n’ont pas que des plaisirs. Le Dr Northridge est reconnu aux USA où il s’est spécialisé en diverses chirurgies. Il est diplômé, si l’on peut dire, de la célèbre Clinique Mayo. C’est un cas intéressant : cette clinique est célèbre parce que des gens célèbres y amènent leurs viscères. De là la rate du sha. A. Mayo, le Dr Northridge était aussi capitaine de l’équipe de basket. Il porte ses cheveux ambre coupés dru et court depuis cette époque. C’est un chirurgien hors pair. Il a opéré le monarque qui a pu subséquemment se retirer à Panama, dans les bras de sa chatte. Cela se passait au cours de l’automne de l’année mille neuf…
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Nous sommes venus au Royal Victoria Hospital rencontrer le Dr Gregory B. Northridge, autrefois attaché à l’institut des anciens combattants de Vancouver (B.C.). C’est lui qui nous a aimablement invités à le faire, par téléphone, il y a de cela plusieurs semaines. Il devait de toute manière se rendre à Montréal. Il avait entendu parler de nos deux têtes. Il affirmait connaître le sujet, notre situation lui était familière. Il désirait procéder à quelques examens dont il avait seul le secret, et peut-être par la suite allait-il nous offrir une intervention chirurgicale définitive ? Définitive. Les anciens combattants sont tous tellement anciens aujourd’hui qu’ils ont dépassés depuis longtemps l’âge des défis. C’est pourquoi notre jeunesse l’intéresse. Nous sommes une aventure. Nous nous serions présentés plus tôt à son bureau, mais nous avions des problèmes personnels qui nous en empêchaient. |
Ce roman québécois publié en 1981 par Jacques Godbout raconte l’histoire à la fois triste et drolatique de Charles et François Papineau, deux cerveaux, deux consciences auxquels les hasards de la génétique n’ont donné qu’un seul corps. Tout les oppose : tempérament, goûts, aspirations professionnelles. Charles n’a d’admiration que pour ce qui est anglo-saxon; François ne jure que par ses racines françaises. Un célèbre chirurgien canadien-anglais leur proposera une opération pour les arracher à la difficulté d’être bicéphales dans un monde d’unicéphales. |
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